© Robert Pasquier

Je suis très heureux de présenter cette nouvelle édition du festival de Bossa-Nova.
J'aimerais tout d'abord remercier Jean-Baptiste Amand ainsi que toute son équipe de m'avoir convié à parrainer le festival cette année, ce qui me procure une immense joie.

Un petit mot pour rendre hommage à deux grands artistes qui nous ont quittés cette année : la grande chanteuse Leny Andrade et le pianiste et compositeur João Donato.
Pour ceux qui ne les connaissent peut-être pas, Leny Andrade a été une des grandes interprètes de la Bossa-Nova ainsi qu'une figure de proue du Jazz-Brésilien vocal.
Son swing incomparable et ses envolées mélodiques ont influencé plusieurs générations de chanteurs et chanteuses du Brésil.

Quand à João Donato, pianiste et tromboniste à ses heures perdues, compositeur et arrangeur de génie, fan de Stan Kenton et Debussy, il n'a cessé dans son jeu comme dans ses compositions d'aller à l'essentiel ; le "balanço" (swing) et la mélodie.
Sa musique était tout comme lui, joyeuse et insouciante.
Un jour il était invité par Mario Adnet, Guitarriste et Arrangeur, à jouer sa propre musique à l'occasion d'un concert en son honneur, accompagné pra un big-band.
Sans trop se soucier des arrangements écrits par Mario, Donato, comme on l'appelait, a démarré une des chansons sans tenir compte du tempo indiqué par la partition.
Mario se rapproche de lui pour discrètement lui dire : "Donato, le tempo de cette version est légèrement plus soutenu".
Ce à quoi Donato l'a regardé en souriant avant de lui répondre tout en continuant de jouer : "Ah, ok, c'est urgent... mais ce n'est pas grave je ne suis pas pressé".

Un grand Saravá à Leny Andrade et João Donato que je vous demande d'applaudir très fort.

Pour cette nouvelle édition du festival de Bossa-Nova, nous aurons une belle programmation qui se terminera avec Andrea Caparros.


Philippe Baden Powell
Paris septembre 2023